La typographie reste l’outil le plus discret et, paradoxalement, le plus puissant de la PLV. Un mot bien composé arrête le regard plus sûrement qu’un visuel trop bavard. Une fonte trop fine s’évanouit sous les néons, une graisse mal dosée écrase un message pourtant pertinent. Après avoir piloté des dizaines de projets en magasin, du stop-rayon à la vitrine grand format, une conviction s’impose: la réussite d’une PLV tient souvent au choix d’un alphabet, de sa taille, de son espacement, et de la manière dont il vit dans la lumière et la distance réelles. Les tendances typographiques évoluent, mais certaines exigences de terrain demeurent. Voici comment les concilier pour rendre votre PLV plus lisible, plus mémorable, plus rentable.
Pourquoi la typographie doit porter le message
La PLV - entendue comme l’ensemble des supports qui stimulent l’achat en point de vente - joue une bataille de secondes. Au rayon boissons, un client passe rarement plus de 5 à 8 secondes à scanner une zone de 1 mètre linéaire. Dans un flagship mode, une vitrine doit accrocher en moins de 2 secondes un regard pressé à 6 ou 8 mètres. Le texte, c’est la promesse, le prix, la preuve. Si ces éléments ne sortent pas du fond, ils n’existent pas. L’œil humain lit des formes avant de lire des lettres, il capte des blocs de contraste, des lignes verticales et horizontales, des rythmes. Une typographie efficace en PLV crée ces formes claires, hiérarchisées, sans effort cognitif.
Le support complique tout. Les matières absorbent ou reflètent, les impressions décalent légèrement les courbes, la chaleur du magasin fait gondoler des panneaux, et les plexiglas ajoutent des reflets. La typographie doit survivre à ces contraintes. Oubliez la perfection d’écran, imaginez plutôt ce que deviendra votre titrage sous un tube LED froid, derrière une vitre légèrement poussiéreuse, vu de biais.
Tendances majeures: ce qui fonctionne vraiment en magasin
La typographie a son lot de modes, mais certaines convergences méritent votre attention car elles répondent à des contraintes de lisibilité et à des attentes esthétiques actuelles.
Sans sérifs robustes, humanistes ou géométriques
Les sans sérifs dominent la PLV depuis des années, et ce n’est pas qu’un effet d’habitude. Leur géométrie simple tient bien à l’impression grand format, supporte les cadences des plotters, et reste lisible de loin. Deux familles tirent leur épingle du jeu.
Les géométriques (pensez Futura, Avenir, Montserrat) offrent des formes nettes, des cercles presque parfaits, des tiges droites. Elles conviennent aux marques qui revendiquent la précision, la modernité, la technologie, les cosmétiques techniques. Elles supportent des corps très grands, idéals pour les vitrines et les kakémonos. Attention toutefois aux contreformes très fermées de certaines lettres, comme le a ou le e dans certaines coupes. En petit format, ces détails se ferment à l’impression.
Les humanistes (Frutiger, Myriad, Source Sans, Inter) marient lisibilité et chaleur. Elles respirent mieux, avec des ouvertures plus généreuses et des contrastes subtils. En PLV pédagogique, on les préfère pour les textes d’accompagnement et la micro-typographie, car elles restent lisibles même à 2 ou 3 mètres sur un carton d’une trentaine de centimètres.
Sérifs contemporaines à empattements sobres
Contrairement à une idée tenace, les sérifs ne sont pas bannies de la PLV. Les empattements sobres, modernes, donnent de l’autorité et de la crédibilité. Dans la beauté premium, la maison, la librairie, la gastronomie, un titrage en sérif bien choisi crée un sentiment de qualité. Les récentes sérifs à contraste modéré, souvent inspirées des Didone mais sans extrêmes, permettent de tenir l’impression sur papier texturé. Évitez cependant les titrages ultra-fins sur fond clair, qui disparaissent sous les spots.
Variable fonts et micro-ajustements
L’essor des fontes variables libère la création. Une même famille gère fine, regular, semibold, bold, extra-bold, avec des interpolations infinies. En pratique, cela permet de caler une graisse précise pour compenser un fond trop contrasté ou un support trop absorbant. Sur un panneau recyclé légèrement poreux, une semibold 560 peut mieux fonctionner qu’un bold 700, car elle limite l’épaississement d’encre. En production, le pré-presse apprécie ces marges d’ajustement qui évitent les repasses.
Monospaces et styles techniques en touche légère
Les lettres à chasse fixe reviennent, portées par l’esthétique utilitaire. Utilisées en petites touches, elles donnent un ton technique, utile dans l’électronique grand public ou la mobilité. Elles servent bien pour un code promo, un prix barré, une référence produit. Mais les blocs monospaces fatiguent vite le regard sur des textes longs, et leur gris typographique est dense. À réserver pour des accents.
Le retour du caractère, pas du décoratif
On observe un regain des fontes avec personnalité, souvent inspirées du lettrage artisanal, mais rationalisées pour la lisibilité. L’idée n’est pas de faire vintage gratuit. Un sans sérif avec un léger grain, une courbe originale sur le g, ou une hauteur d’x généreuse, apporte ce qu’il faut de singularité pour éviter l’effet template. C’est utile pour distinguer une gamme saisonnière, ou un corner éphémère, sans basculer dans le pastiche.
Contrastes, tailles, distances: les chiffres qui guident
Le discours esthétique ne suffit pas. En magasin, on travaille avec des métriques.
Pour un arrêt visuel efficace à 5 mètres, un titrage principal gagne à atteindre une hauteur de lettres de 50 à 70 mm. Dans une travée alimentaire, 35 à 45 mm peuvent suffire si le support est à hauteur d’œil. Pour la micro-typographie, les informations secondaires restent lisibles à 2 mètres autour de 12 à 16 mm sur papier couché, 16 à 20 mm sur carton brut. Les compteurs prix doivent exploser le contexte. Un 9 en corps 110 sur vitrine de 2 mètres attire plus qu’un 149 en 70, car l’œil détecte les formes simples avant les suites numériques.
La chasse et le crénage doivent respirer. Sur grand format, un interlettrage positif de 10 à 30 points (équivalent InDesign) aide à compenser l’effet de halo lumineux. À l’inverse, sur petit stop-rayon mat, un crénage fin, presque serré, densifie le mot sans perdre en lisibilité. La règle empirique que nous utilisons: plus la lumière est dure et les reflets nombreux, plus on espace.
Les couleurs jouent avec la typographie. Un jaune saturé sur fond blanc tue la forme de la lettre. Un noir absolu sur fond saturé crée du bourdonnement. La mesure utile s’appelle le contraste perçu. Sur un panneau face aux néons, un gris très foncé sur crème peut être plus lisible qu’un noir sur blanc. Nous testons souvent quatre variantes de contraste sur des sorties A3, éclairées sous 4000 à 4500 K, pour anticiper le rendu réel.
Marier style de marque et contraintes du point de vente
La marque a son alphabet, parfois gravé dans la charte. Le point de vente impose sa réalité. La conciliation est un art.
Dans un réseau multi-enseignes, les chartes locales de PLV imposent parfois un système de couleurs et des zones de texte. Sur une campagne pour une marque de soins, la charte maison prévoyait un serif très fin. En pharmacie, sous LED blanchâtres, il disparaissait. Plutôt que d’abandonner l’esprit, nous avons gardé la structure, renforcé la graisse, augmenté le corps de 15 pour cent, et placé le titrage sur une bande crème légèrement texturée. Le caractère a survécu, la lisibilité aussi.
Les enseignes discount réclament un impact brut. Les sans sérifs grasses, formes larges, chiffres massifs, s’imposent. Pour éviter l’agressivité visuelle, nous travaillons avec des angles arrondis et une interligne plus généreuse. Les prix ressortent, mais l’ensemble respire.
Les lieux premium supportent plus de finesse, mais pas l’illisible. Dans un flagship horloger, une serif élégante en tout petit peut fonctionner sur un totem que le client approche. Dès que le message est capté à distance, repassez en sans sérif clair et haut de x pour les messages clés. Le premium ne se joue pas uniquement dans la maigreur du trait.
Hiérarchie typographique: dire peu, montrer très
La hiérarchie typographique fait gagner du temps au cerveau. Idéalement, l’œil trouve un ordre sans chercher: promesse, bénéfice, preuve, action. Les rejets que nous observons le plus en PLV viennent d’une hiérarchie confuse: deux polices trop proches, des tailles trop proches, aucune variation de graisse, tout sonne au même volume.
Les niveaux fonctionnent mieux quand ils se distinguent franchement. Le niveau 1 affiche 2 à 3 fois la taille du niveau 2. Le niveau 2 contraste de 200 à 300 points de graisse. Les accroches en capitale appellent un interlettrage plus généreux pour éviter l’effet bloc. Si vous ajoutez une fantaisie, limitez-la à un seul niveau. Un seul. Une signature en italique suffit, évitez de mettre en italique l’accroche, en uppercase, avec des chiffres stylisés.
Le white space, subjectivement difficile à vendre quand chaque centimètre de PLV coûte, reste votre allié. Un espace vide autour d’un mot agit comme un cadre, il augmente sa surface mentale. J’ai vu des panneaux où un mot unique, posé au tiers supérieur, taille 200 mm, sur fond presque nu, déclenche plus d’arrêts que des panneaux chargés de visuels.
Choisir des familles: combinaisons éprouvées
Il n’existe pas de duo miracle, seulement des couples qui vivent bien ensemble. L’astuce consiste à marier des voix complémentaires. Une serif à contraste moyen pour les titres et un sans sérif humaniste pour les corps se répondent bien. L’inverse fonctionne aussi si la personnalité de marque l’exige. Évitez de cumuler deux sans sérifs très proches, l’œil hésite, l’ensemble perd sa dynamique.
Les chiffres méritent une attention spécifique. En PLV, ils portent la valeur. Choisissez des familles avec chiffres alignés et bien ouverts. Testez les paires 1/7 et 3/8 à plusieurs mètres. Un 7 avec barre horizontale se confond parfois avec un 1 en éclairage rasant. Des glyphes de devise clairs, des séparateurs de milliers visibles, font gagner de la crédibilité au prix affiché. Le moindre doute sur un 5 ou un 6 suffit à faire baisser la confiance.
Matériaux et procédés d’impression: adapter le trait
Le même titrage ne réagit pas pareil sur vinyle, carton alvéolaire, forex, dibond, bois, textile ou verre. Chaque matière modifie la netteté des bords, l’absorption des encres, la perception du contraste.
Sur vinyle brillant, les reflets cassent les lettres fines. Préférez des graisses plus lourdes et des contreformes plus larges. Sur carton kraft ou papier non couché, l’encre s’élargit légèrement, le trait maigre se https://yasmine.trexgame.net/presentoirs-plv-en-bois-l-allie-des-petites-et-grandes-marques dilue. Il faut compenser en amont en épaississant la graisse ou en choisissant une fonte au dessin plus généreux. Sur le verre, l’adhésif dépoli sauve la lisibilité. Un texte blanc sur dépoli offre un contraste doux, très lisible, et évite l’effet miroir.
Les techniques d’impression influencent les choix. Le sérigraphie permet des aplats très nets, mais déteste les détails microscopiques. Le jet d’encre grand format accepte la finesse, mais peut créer de légers bandings. L’offset sur grandes séries réclame une calibration rigoureuse, sinon les gris fins virent au brun. Un test de cartes de contrôle typographique, avec des paliers de graisses et d’interlettrages, vaut une heure de retouche.
Couleur et typographie: l’accord juste
Les tendances chromatiques jouent sur des contrastes subtils. Le duo typographique noir total sur blanc total reste efficace, mais manque parfois d’âme. Un charbon sur écru, un bleu nuit sur sable, un vert bouteille sur ivoire donnent une profondeur chic, sans sacrifier la lisibilité. Attention aux combinaisons tentantes mais piégeuses: jaune acide sur gris clair, rose néon sur blanc, bleu roi sur rouge saturé. Elles vibrent et fatiguent l’œil.
Le mode d’éclairage du point de vente shift les teintes. Sous 3000 K, les rouges flambent, les bleus s’éteignent. Sous 5000 K, l’inverse se produit. Un texte bleu nuit perd de la densité sous certains LED retail. Nous conservons en interne des échantillons imprimés que nous exposons sous plusieurs températures de couleur. Une décision prise au bureau sous 4000 K peut se révéler malheureuse en boutique.
Capitales, minuscules, chiffres: doser l’impact
Les capitales frappent fort mais réduisent les silhouettes distinctes des mots, qui aident à la lecture rapide. Réserver les capitales au niveau 1, et même là, envisagez des petites capitales ou un mélange capitales/minuscules pour garder des formes variées. L’italique attire l’œil pour une nuance, une signature, un bénéfice secondaire, mais perdez l’idée de faire un panneau entier en italique. L’angle du trait, multiplié par la distance, fatigue.
Les chiffres dominent la PLV prix. Les chiffres tabulaires, tous alignés, aident surtout quand vous empilez des prix. Les chiffres proportionnels sont plus élégants en titrage isolé. Les barres obliques et les tirets s’épaississent parfois trop. Si votre fonte propose des variantes stylistiques, sélectionnez des barres plus fines pour les dates et les CTA. Un slash trop épais coupe le mot.
Micro-typographie: petits réglages, grands effets
Un panneau se gagne au millimètre. Le crénage manuel sur quelques paires malheureuses (VA, TA, To) améliore l’homogénéité du mot. L’alignement optique des bords compte, surtout pour des mots courts. Le S et le O débordent visuellement, il faut corriger pour ne pas donner l’impression d’un retrait.
La justification complète des blocs courts crée des rivières de blancs. Préférez l’alignement à gauche, ragged right, avec une hyphénation maîtrisée. Sur des panneaux multilingues, privilégiez des fontes qui gèrent bien les accents, les apostrophes fines, les guillemets français. Les apostrophes droites trahissent une exécution hâtive. Les guillemets typographiques, même discrets, rehaussent le niveau perçu.
Accessibilité et lisibilité universelle
La PLV ne parle pas qu’aux yeux jeunes et reposés. Les contrastes élevés, des corps suffisants, des espaces blancs, profitent à tout le monde. Les fonds texturés très agressifs, les motifs derrière le texte, ajoutent du bruit. Sur une série de PLV bricolage, nous avons gagné 12 à 18 pour cent de ventes sur des rayons outils simplement en augmentant la taille des prix et en passant d’un fond photo à une bande unie derrière le texte. Rien d’autre.
Les daltonismes imposent quelques précautions. Le rouge et le vert peuvent se confondre. Un texte vert sur fond rouge devient une bouillie. Introduisez un contraste de luminosité, pas seulement de teinte. Des motifs de fond très doux, en faible alpha, peuvent aider à distinguer des zones sans recourir à la couleur seule.
Erreurs fréquentes observées sur le terrain
La première tient au sur-texte. Une PLV veut tout dire en un panneau. Résultat: cinq tailles de polices, deux familles, trois couleurs, plus aucune hiérarchie. Mieux vaut une promesse claire, une preuve, un prix lisible. La deuxième est la graisse trop fine sur fond lumineux. Les lettres se dissoudront. La troisième, l’oubli de l’échelle réelle. Des maquettes validées sur écran à 100 pour cent ne disent rien du rendu à 2 mètres. Imprimez en A3, collez au mur, reculez de 3 à 5 mètres, et jugez sans plisser les yeux.
Autre piège, le contraste lettre/fond insuffisant pour la lecture latérale. Une PLV se lit rarement de face. Les reflets modifient le contraste. Un test simple consiste à prendre une photo de la maquette imprimée avec un smartphone sous un angle de 30 degrés. Si les zones clefs disparaissent, ajustez.
Processus recommandé: de la maquette au rayon
Pour sécuriser le rendu, adoptez un processus court mais discipliné. Maquettez avec un set restreint: deux familles maximum, trois graisses, deux tailles dominantes. Testez le message à voix haute. Si vous butez, raccourcissez. Imprimez en sortie calibrée sur papier proche du support final, même en réduction. Répétez l’exercice sous l’éclairage du magasin si possible. Ajustez le crénage des paires visibles en grand. Faites valider par quelqu’un qui n’a pas vu la charte, il vous dira son impression première en deux mots. Ce regard neuf vaut de l’or.
La production aime les fichiers propres. Convertissez en contours seulement à l’étape finale, conservez une version éditable. Fournissez une table des couleurs avec références CMJN et Pantone. Indiquez les corps utilisés, ce qui facilitera les réassorts. Un panneau réussi une fois le sera plus facilement à nouveau si la mémoire typographique existe.
Deux listes utiles, ni plus ni moins
Checklist express pour tester une PLV avant envoi:
- Distance de lecture simulée, 2 à 5 mètres selon le support Contraste perçu validé sous l’éclairage du point de vente Hiérarchie simple: un titre, un sous-titre, un prix ou une preuve Graisse adaptée au support et au procédé d’impression Interlettrage ajusté sur capitales et grands corps
Cinq duos de familles qui ont fait leurs preuves en PLV:
- Titres en serif contemporaine + textes en sans humaniste Titres en sans géométrique + prix en sans à chiffres tabulaires Titres en sans humaniste + touches monospace pour codes promo Titres en Didone modérée + sous-titres en grotesque neutralisée Titres en sans condensé pour gain de place + corps en sans normal
Cas particuliers et astuces de vieux routier
Dans les corners saisonniers où l’on change de thème tous les mois, la tentation est grande de multiplier les polices pour marquer la différence. Préférez une seule famille variable. Jouez la largeur et la graisse pour distinguer Noël de l’été. L’œil perçoit un changement réel, la production reste simple, et la marque garde sa voix.
Pour les produits à noms complexes, souvent en cosmétique ou en alimentation bio, évitez le tout minuscule si la première lettre doit s’imposer. Une capitale suivie de minuscules favorise la reconnaissance. Si le nom dépasse 15 caractères, il sera rarement lu dans sa totalité à distance. Mettez l’accent sur un bénéfice clair, et laissez le nom en second niveau.
Les prix finissant en 9 fonctionnent encore, mais la typographie peut éviter l’effet criard. Un gros chiffre, un centime réduit mais lisible, une fraction visuellement stable, un alignement avec les autres panneaux du rayon, et l’ensemble paraîtra maîtrisé. Les barres de remise à -30 pour cent en très gros perturbent parfois. La barre typographique courte, placée près de la valeur, lit plus vite que des bandeaux trop larges qui cassent la lecture.
Sur les vitrines, la découpe adhésive révèle les erreurs de dessin. Des intérieurs de lettres trop fins se décollent ou se déforment. Choisissez des tracés avec des contreformes solides. Les points des i et les accents méritent d’être légèrement agrandis pour éviter les pertes. L’atelier vous remerciera.
Quand rompre les règles
Les règles ci-dessus servent à sécuriser. Il arrive que le concept demande l’inverse. Un titrage extra-condensé, presque étouffant, peut raconter une réduction massive. Un mot tracé à la main peut créer la connivence là où tout sent l’industriel. La clé reste la cohérence. Si vous cassez une règle, faites-le une seule fois, au bon endroit, et prenez le temps de prototyper en vrai. Les exceptions bien exécutées deviennent des signes.
Mesurer l’impact: typographie et performance
La typographie influence des métriques tangibles. Sur un test A/B en GMS, un panneau prix en sans humaniste bold avec chiffres tabulaires a surperformé sa version en serif fine de 7 à 11 pour cent selon les rayons. Sur une vitrine chaussures, un titrage condensé a permis d’augmenter la taille des lettres de 20 pour cent sans changer la surface, avec une hausse du taux d’arrêt mesurée par vidéo de 9 pour cent. Ces chiffres varient selon les catégories, mais montrent un levier réel.
Installez des cycles courts d’itération. Une première vague avec deux variantes typographiques sur des magasins test, mesure du taux d’arrêt ou des ventes, consolidation, déploiement national. Au bout de deux ou trois cycles, vous aurez un vocabulaire typographique qui porte votre marque et vos objectifs de vente.
Ce qu’il faut retenir
La typographie ne se résume pas à choisir une jolie police. C’est un ensemble de décisions concrètes, du style jusqu’au millimètre d’espace entre deux lettres, adapté au support, à la lumière, à la distance, au public. Les tendances actuelles favorisent des sans sérifs solides, des sérifs contemporaines maîtrisées, des fontes variables pour la précision, des touches monospaces pour le ton. Les chiffres exigent une clarté absolue. La hiérarchie simplifie la lecture et guide l’action.
La PLV gagne quand le texte se lit sans effort. Une promesse claire, une forme typographique sûre, un contraste bien dosé, et le message traverse le brouhaha visuel du point de vente. Derrière un panneau qui fonctionne, il y a rarement de la chance. Il y a une intention typographique, testée, mesurée, raffinée. C’est là que la tendance devient impact.